Michel Gonzalez vient de nous quitter

Michel  Gonzalez Le petit missile Boucalais n’est plus Le fin et racé petit athlète brun était certainement le plus rapide routier sprinter de tout le grand Sud-Ouest.  Seuls les très grands finisseurs du genre : A.Darrigade, R.Van steenbergen ou R.VanLooy pouvaient se targuer de le battre. Même si  les deux cents derniers mètres restaient son royaume, […]

Michel  Gonzalez

Le petit missile Boucalais n’est plus

MICHEL GONZALEZ

Le fin et racé petit athlète brun était certainement le plus rapide routier sprinter de tout le grand Sud-Ouest.  Seuls les très grands finisseurs du genre : A.Darrigade, R.Van steenbergen ou R.VanLooy pouvaient se targuer de le battre. Même si  les deux cents derniers mètres restaient son royaume, à ses débuts il avait été un coureur offensif. Souvent il lançait la course avec des tentatives de fugues répétées, cela lui a permis de vaincre en solitaire ou de régler des petits groupes d’échappés. Mais une fois que ses adversaires connurent sa redoutable vitesse terminale, plus personne ne voulut rouler avec lui dans les échappées. Ce qui obligea Michel à changer radicalement sa façon de courir, il devint plus économe de ses efforts pour libérer ses forces vives en vue de l’arrivée. Dès 1954 il avait été retenu dans la présélection de l’équipe du Sud-Ouest pour le Tour de France, se trouvant trop jeune il avait refusé la sélection. Son passage chez les pros en 1958 dans le groupe Peugeot, fût un fiasco complet, retenu  pour disputer Paris-Nice, la course au soleil pour ne pas déroger à ses habitudes se disputa sous des trombes d’eau et un froid sibérien. N’ayant pas participé aux courses de début de saison,  souffrant d’un genou et hors de forme il se retira dès la deuxième étape. Bien qu’il sembla ne s’être jamais adapté au rythme et à la distance des courses pros, ne fut-il pas surtout écœuré par le salaire de misère touché par les néo-pros de l’époque sans commune mesure avec les gains glanés par un bon indépendant ? Sans moral tout le reste de la  saison, le choix fut vite fait il se fit reclasser indépendant dès l’année suivante, pour retrouver tout aussitôt sa place de patron du grand Sud -Ouest. Il s’est imposé au moins une fois dans toutes les grandes classiques de la région : Angoulême-Rochefort 53 , Bordeaux-Mussidan 53, Tour du Blayais 53, Bordeaux-Royan 54, Bordeaux-Rochefort  55  et  56, Bordeaux-Eymet  55  et  56 , Bordeaux-Dax 56  et 61, Bordeaux-Bayonne  57, Bordeaux-Périgueux  62  et  63, seul Bordeaux-Saintes lui échappa (2e en 63 battu par F.Delort). Il a en outre accroché à son palmarès tous les grands prix et circuits du grand Sud-Ouest. Après avoir bousculé les pelotons pendant près de vingt ans Michel Gonzalez raccrochait son vélo fin 1968, laissant son nom gravé en lettres  d’or au firmament de l’histoire du cyclisme régional.

Michel avait débuté au CAM de Bordeaux en 1951 puis avait porté les couleurs de l’U.S.Bouscataise en 52 et 53, Girondins de Bordeaux 54 à 57, V.C.Hendayais 58 et 59, Guidon Bayonnais 60 à 63, V.C.Hendayais 64 à 68.

Il était né le 1e octobre 1933 au Boucau où il est décédé ce 7 août 2013. Il luttait depuis trois ans contre un cancer de l’estomac.

Anecdote

Dans les juteux criteriums de la région, les pros n’aimaient pas voir le nom de M.Gonzalez sur les listes d’engagés. Ils savaient que pour sauver leur honneur de vedettes il fallait composer avec  le petit boucalais. En 1962 pour avoir laissé le grand R.Van Steenbergen à une roue sur la grosse prime, il fut sermonné par les organisateurs.  L’année suivante au même endroit tous les pros : J.Groussard, J.Grazyck, R.Wolfshol, J.Gainche, F.Bahamontes etc… se liguèrent contre lui toute la course. Vexé il resta dans les roues pour venir ajuster tout le monde sur la ligne, suite à ce second crime de lèse-majesté il sera interdit de courir à Bourcefranc . Une autre fois à Chef-Boutonne échappé avec R.Altig il fait toutes les primes à l’Allemand, pour ne pas se montrer trop gourmand il laisse la gagne à Altig. Malgré cette faveur il devient indésirable à Chef-Boutonne. Pendant quelques années il ne sera plus engagé dans les criteriums ouverts aux pros, seul l’organisateur de Labastide d’Armagnac un de ses amis le prenait, lui faisant toutefois promettre de ne pas disputer les primes et encore moins l’arrivée. Il ne put supporter bien longtemps la cabale montée contre lui, il avertit donc les instances fédérales, la presse régionale, dans le même temps le journal l’Equipe se fit l’écho de l’injustice dont il était victime. Après une paire d’années, petit à petit tout rentra dans l’ordre permettant ainsi au prince des emballages de reprendre sa trajectoire lumineuse.

Gérard Descoubès

1 Commentaire

    PECCABIN Bernard9 août 2013

    Comme l’écrit Gérard Descoubès ce fut un grand coureur, mais à lire les anecdotes que je ne connaissais pas, on mesure, sa force, son talent et la rapidité d’un coureur qui a gagné un nombre impressionnant de victoires, même au nez et à la barbe des rois du sprint professionnel. Dommage qu’il ne soit pas parti chez les pros… Mais j’avais bien lu aussi qu’il gagnait bien sa vie chez les indés et que c’est grâce au cyclisme qu’il avait fait bâtir sa maison et sans doute financé d’autres projets… De 1951 à 1968, il a eu bien le temps d’en mettre de côté en dix-huit années de cyclisme. En définitive, le genre de garçon qui a choisi de rester un grand chez les petits plutôt que de devenir un petit parmi les grands…

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