Raymond Poulidor s’est échappé…

Raymond Poulidor l’éternel second du tour de France vient de nous quitter….

Ce matin 13 novembre 2019, la presse en général se fait l’écho de la disparition de Raymond Poulidor.

Il avait fait rêver des générations du temps de ses duels avec Jacques Aquetil, il est mort sans jamais avoir porté le maillot jaune,

ah qu’il avait avait du courage le Raymond!

…Lire ici….

Ci dessous lors des gentlemen “Valentin Huot à Mensignac” le 29 septembre 2018 avec ses amis dont Francis Le Pemp et Jean Louis Gauthier.

Gérard Descoubès avait écrit cela il y a quelques années….

RAYMOND POULIDOR EN POLE POSITION POUR LA VIE

Parler de Raymond aujourd’hui, c’est un basculement vers le chemin des souvenirs avec cet air si doux d’une jeunesse passée. Poupou a pratiqué toute sa carrière un cyclisme de l’extrême, celui qui va jusqu’à bousculer les êtres pour toujours. Aujourd’hui, il conserve une image intacte et  suscite la ferveur du monde du cyclisme, il signe davantage d’autographes que les vedettes du présent.

SES DEBUTS

 Il  débute à 16 ans, dans le club de La Pédale Marchoise (La Forêt Montboucher), conseillé en cela par ses frères ainés André et Henri. Toujours 4e catégorie après deux années de compétition, il croise dame victoire, le 25 avril 1954 dans le Prix Quasimodo à Saint Léonard de Noblat. Force est de constater qu’il obtient son premier bouquet à un âge ou d’autres en totalisent déjà  toute une ribambelle !!… Sa carrière est lancée, dans les nombreux criteriums limousins richements dotés, il prend conscience qu’il peut vivre du cyclisme. Début septembre 1956 il part effectuer ses obligations militaires, il en reviendra trente mois plus tard. Grâce à une santé hors du commun, il reste le seul coureur à ne pas avoir eu de séquelles pour ses douze mois passés sur le front Algérien. Dès sa reprise en 1959 il devient Champion du Limousin sur route, ce titre reste son plus grand succès  amateur. Dans le Bol d’Or des Monédières qu’il dispute avec les pros, il s’autorise à taxer toutes les grosses primes avec pratiquement « une jambe attachée au cadre » trois jours plus tard rebelote à  Peyrat Le Château, les pros en restent abasourdis. Après cette course, Bernard Gauthier (Monsieur Bordeaux-Paris) parole d’évangile chez Mercier, téléphone à son patron en ces termes « embauchez sans faute  le dénommé Raymond Poulidor il est impressionnant, c’est un super ». 1e janvier 1960 R. Poulidor se retrouve professionnel, il frappe d’entrée, en remportant Bordeaux Saintes, 1961 le voit s’imposer dans Milan San Remo au nez et à la barbe des sprinters R. Van Looy, R. Benedetti, D .Bruni, et devenir Champion de France sur route à Rouen fief de son grand rival J. Anquetil, en battant au sprint ce vieux requin des courses aux titres J. Stablinski. En 1963 il inscrit son nom au palmarès d’une autre grande classique la Flèche-Wallonne, pour réaliser cet exploit, il a giclé dans la dernière bosse précédant la ligne, pris cent mètres à ses compagnons de fugue J. Janssen, P. Post, G. Van Coningsloo, W. Bocklant, P. Cerami, T. Simpson qui  terminent dans cet ordre à 11’’.

SES TOURS DE FRANCE

1962 apporte à Raymond sa première victoire d’étape dans le Tour de France (celle d’Aix Les Bains) six autres suivront : Luchon 1964, Chateaulin (chrono) 1965,  Mont-Ventoux 1965, Vals Les Bains (chrono) 1966, Paris (chrono) 1967, Saint Lary Soulan 1974. Durant sa longue épopée cycliste il a disputé 14 grandes boucles : 3e en 62, 8e en 1963, 2e en 1964, 2e en 1965, 3e en 1966, 9e en 1967, abandon en 1968, 3e en 1969, 7e en 1970, 3e en 1972, abandon en 1973, 2e en 1974, 19e en 1975, 3e en 1976, soit 8 podiums.

SES  SELECTIONS POUR LES MONDIAUX

Il reste le seul coureur à ce jour, à avoir été retenu chaque année dans la sélection nationale pour disputer le titre mondial sur route, de la première à sa dernière année pro. Il a donc disputé 18 fois le titre mondial, obtenant 4 podiums : 2e à Montréal en 1974, battu au sprint par E. Merckx, 3e à Berne en 1961 devancé sur la ligne par R. Van Looy et N. Defilippis, 3e à Sallanches où il s’incline au finish devant J. Janssen et V. Adorni en 1964, 3e en 1966 au Nurburgring chez R. Altig qui l’emporte en réglant J. Anquetil et lui. Ses autres places : 5e en 1960, 25e à Salo, 5e à Renaix, abandon en 1965, 24e en 1967, 7e en 1968, 56e en 1969, 37e en 1970, 45e en 1971, 33e en 1972, 35e en 1973, 17e en 1975, 24e en 1976 et 32e en 1977. Ça reste un record mondial dans le genre.

LA FAUSSE LEGENDE DE L’ETERNEL SECOND

Baptisé « l’éternel second » par un journaliste Poulidoriste déçu, par les deux premiers accessits de Raymond obtenus dans les Tours de 1964 et 1965 et repris en cœur par la moitié des français, ce pseudo va lui coller à la peau  sa carrière durant.  Pour les connaisseurs c’est une bévue monumentale, vis-à-vis d’un coureur qui a décroché chez les professionnels, excusez du peu….181 victoires !!… Pèle mêle : 5 fois le Criterium National, 2 fois Paris-Nice, 2 criteriums du Dauphiné,  1 Midi-Libre, 1 Tour d’Espagne, 1 Semaine Catalane, 1 Tour des six Provinces, 34 victoires d’étapes dans les épreuves diverses, des courses spécifiques comme : A Travers Lausanne, Le Faron, Le Castillo Montjuich, Nice-Seillans, ajouter une centaine de criteriums, un tel palmarès, détruit heureusement, superbement la légende.

 A grands coups de pédales Poupou  transformait les soucis des français en bonheur de vivre, pour les foules, cet homme simple représentait la France profonde et la fidélité (18 ans chez Mercier, 1960 à 1977). Raymond Poulidor né le  15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat-en-Creuse a clôturé sa carrière sur une dernière victoire à Vailly sur Sauldre le 8 août 1977.

Gérard Descoubes

 

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