Disparition de Pierre MANCICIDOR le dernier des dinosaures

Avec le départ de Pierrot c’est toute une époque qui disparait, il restait le dernier des grands coursiers du Sud-Ouest de la France. Il avait débuté en 1941, ce petit format (1,65m-62 kg) excessivement rapide aux arrivées, très résistant et excellent passeur de bosses, rencontre aussitôt dame victoire. Dès 1945 il se trouve enrôlé par […]

MANCICIDOR Pierre - 2-1-

Avec le départ de Pierrot c’est toute une époque qui disparait, il restait le dernier des grands coursiers du Sud-Ouest de la France. Il avait débuté en 1941, ce petit format (1,65m-62 kg) excessivement rapide aux arrivées, très résistant et excellent passeur de bosses, rencontre aussitôt dame victoire. Dès 1945 il se trouve enrôlé par le must des clubs cyclistes, le célèbre Vélo Club Levallois. Pendant cette année parisienne, il va s’imposer dans le Grand Prix de la liberté Normande à Canteleu, devant toute l’élite nationale, quelque temps plus tard il en fera de même dans la course de Levallois-Perret comblant d’aise ses dirigeants. En 1946 il passe professionnel chez Mercier, avec Antonin Magne pour Directeur sportif. Mais c’est sous les couleurs de La Perle de Francis Pélissier, qu’il va s’épanouir. Dans cette très grande équipe il va devenir le coéquipier des grosses pointures du moment : Hugo Koblet, Ferdi Kubler, André Darrigade, Jacques Anquetil. En 1953 pierrot se trouve en fin de carrière il a 31 ans, la carcasse patinée par les rudes courses pros telles Paris-Nice, Tour du Sud Est, Dauphiné, Paris-Tours, Paris-Roubaix, Tour d’Europe, Tour d’Afrique du Nord etc.… Aussi dans le Tour de la Manche 1953, Pélissier le patron de l’équipe La Perle le sélectionne comme capitaine de route pour la course, et à ce titre le Boss lui dit ceci : ‘’j’ai engagé un tout jeune coureur pour faire cette course avec vous, je veux que vous le protégiez et que vous le conseilliez’ ’Pierrot n’avait jamais vu J. Anquetil avant, mais il se souvenait : « j’ai vu arriver un gamin tout pale avec une gueule d’angelot, très blond, tout mince presque transparent et l’air malade !! J’ai pensé il ne va pas aller loin, mais j’ai vite compris, quelle classe, chaque jour le gamin fragile nous éparpillait, il nous époussetait littéralement avec des relais assassins sur chaque faux-plats rencontrés. Il s’est imposé dans ce Tour de la Manche en se promenant ». Au terme de cette épreuve Pierrot qui avait toujours le mot pour rire s’écria «mais ce n’était pas lui qu’il fallait protéger, mais nous, ses coéquipiers, qu’il a failli faire mourir sur le vélo !!.. » Il avait un seul regret de carrière, celui de n’avoir jamais disputé le Tour de France. Après sa carrière il deviendra Président de son Club le C. A. Bèglais cyclisme, succédant à son complice de toujours Gérard Virol. Père spirituel de tous les jeunes coureurs passés au club, dans son restaurant il y avait toujours table ouverte pour un jeune coureur qui avait faim, merci Pierrot. En laissant des jolis moments de vie, ancrés dans la poussière du temps, il vient d’entrer dans les souvenirs de ceux qui l’ont aimé de son vivant. En te quittant Pierrot je répète tes trois mots cultes, que Roger Lapébie t’avait soufflés sur son lit de mort….. C’est la vie.
Durant sa carrière pro qui s’est étalée de 1946 à 1954 il a porté les couleurs de : Mercier 1946 à 1947, Elvish 1948, La Perle 1949 à 1954, reclassé indépendant en 1955 chez La Perle, dernière année en 1956. Les plus beaux fleurons de son palmarès sont : Poitiers-La Rochelle 1946, le circuit de la Soule en 2 étapes 1947, Angoulême-La Rochelle, les 4 chemins à Périgueux, la Ronde de Guyenne à Marmande 1949, Bordeaux-Agen et retour en 2 étapes, 1e de la 5e étape (St. Jean de Luz-Marmande 280 km) du GPx de la Tomate, du circuit de la Creuse à Guéret, Labastide d’Armagnac en 1950, Rion des Landes, Montlieu-La-Garde en 1951, la 1e étape du Tour du Sud-Ouest, la 1e étape du criterium du Quercy, Bagnac, la St. Jean à Gourdon en 1952, le circuit des Deux-Sèvres + 2e étape en 1953, le circuit de Chasseneuil en 1954 sa dernière victoire.

Gérard Descoubès

Obsèques , vendredi 12 septembre à 15h en l’église St Pierre de Bègles

6 Commentaires

    Avec pierrot une partie de mon enfance est partie, je me rappelle mes mercredi passés avec pierrot angele et jeanette au restaurant !!!!!! C etait un homme bon . Bon voyage pierrot

    Eh oui ! Un Très Grand Coureur et Monsieur nous quitte,même si c’est à un âge qui lui aura permis d’aller assez loin dans la Vie … Je ne dis rien à mon Frère Claude ( qui tient encore & toujours bon !!! & j’espère l’avoir avec moi encore longtemps…même si la maladie semble vouloir lui emmener le “sprint”…;mais il restera planqué dans la roue…!), car Mr Manci’ comme Mr Virol était très aimé & Amis avec mon Frère. Comme tu le sais,Gégé, Claude a couru au CAB et moi au BVC, mais Mr Virol était mon Mécano…(j’ai une pensée pour Lulu aussi).
    Des Hommes tels qu’Eux,(même si on le “voulait…”),ne pourront jamais tomber dans l’oubli !!!!
    A plus tard ,à tous ! Renato Perletti.

    Comme tu le dis si bien Gérard: c’est la vie ! Personne n’est éternel, pas même les gens passionnés qui savent apporter du bonheur autour d’eux.
    Avec la disparition de Pierrot, c’est une grande partie de l’histoire de la section cycliste du CABéglais qui se termine…
    Que d’histoires ne nous a-t-il pas raconté sur ses exploits de cycliste baroudeur …Lors des réunions hebdomadaires, on l’écoutait parfois jusqu’à très tard…et puis cette façon à la fois douce et dynamique de nous motiver, de nous encourager…de nous transmettre cette amour du vélo qui le faisait toujours vibrer…
    Il y aurait tellement à dire…
    Avant d’en parler très prochainement et plus longuement sur mon Blog, je n’aurais qu’une phrase:
    MERCI POUR TOUT PIERROT !

    Obsèques , vendredi 12 septembre à 15h en l’église St Pierre de Bègles

    Quelle triste nouvelle ! moi qui vient d’acheter une maison juste derrière son bar restaurant je me disais que j’allais bien le croiser un jour !
    Gérard Virol et Pierre Mancicidor deux monstres du cyclisme local qui ne se contentaient pas d’etre des pères spirituels des jeunes béglais car moi le jeune villenavais du club d’à coté, ils m’avais aussi pris sous leurs ailes ! et je me souviens que sous mes 15-18 ans je sentais déjà leur aura et le fait que c’était de grands bonhommes !
    RIP Monsieur Mancicidor !!! et merci…
    Savez vous où et quand auront lieu les obsèques ?

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