Angel Barquero tout en discrétion

C’est son fils, d’un coup de téléphone depuis l’Espagne où Angel s’était retiré, qui nous a appris sa mort à 93 ans, survenue il y a quelques semaines à Burriana (né le 2 mars 1925 à Albarcine). Avec le décès du vieux grognard Mussidanais, c’est tout un univers qui revient parmi nous, celui de la […]

C’est son fils, d’un coup de téléphone depuis l’Espagne où Angel s’était retiré, qui nous a appris sa mort à 93 ans, survenue il y a quelques semaines à Burriana (né le 2 mars 1925 à Albarcine).

Avec le décès du vieux grognard Mussidanais, c’est tout un univers qui revient parmi nous, celui de la décennie cinquante.

Pour avoir eu le bonheur, de pouvoir échanger avec lui, voici le témoignage profond et sensible de sa mémoire.

Après s’être classé second du Tour de Lérida 1949, ce routier sprinter puissant, décide de rajouter une étape, celle qui va le conduire, via Puycerda et Bourg-Madame, puis lui faire traverser la France en diagonale, pour retrouver son père et son frère installés en Dordogne. Il est déjà un coureur cycliste averti, façonné pendant trois ans par le futur grand stayer Guillermo Timoner. Bien que son style du genre ‘’gros crabe’’ posé sur une boite d’allumettes, avec pattes débordantes de tous côtés, laissait toujours à désirer, ses adversaires le tenaient en haute estime. Ce redoutable puncheur, allait se révéler coureur de talent en France. Fin 1952, monsieur M. Canardo le sélectionneur Espagnol, le contacte pour qu’il vienne se préparer en Espagne dans la perspective d’une sélection nationale.  Le ‘’Dordognot’’ d’adoption, repasse la frontière, mais aussitôt posé le pied sur le sol Ibérique, il est arrêté manu-militari et incarcéré dans une prison Franquiste pour communisme !! lui qui n’a jamais fait de politique, se retrouve entouré de condamnés à mort, dans des conditions très pénibles. Craignant pour sa vie, des amis prient la F. F. C. d’intervenir auprès du ministre des sports espagnols le général Boscardo, ce dernier le fera libérer au mois de mars 1953. Sa chance, le général Boscardo était celui qui lui avait remis la médaille et le maillot national, lors de son victorieux championnat d’Espagne militaire en 1948. Rentré en France il se faisait aussitôt naturaliser. Angelo va réaliser une très belle carrière cycliste en sa qualité d’indépendant, il affronte les pros dans des courses telles : le circuit des six provinces, Tour du Vaucluse, Midi-Libre, Tour d’Aragon etc. Son palmarès présente une grosse soixantaine de victoires, dont les plus belles restent : son titre de champion d’Espagne sur route amateur en 1948, Ribérac, Vergt, Le Pizou, 1949, Duras, Mussidan, Belvès, Neuvic, Ribérac, Montpon, 1950 (sa meilleur saison 20 victoires), Abzac, Bergerac, Ste. Foy La Grande, Sauveterre de Guyenne, Le Codrix à Angoulême 1951, Lagorce Laguirande (en battant au sprint P. Mancicidor et Riton Aubry l’ex champion du monde amateur), Le Mouscard, Limoges, Bellac, Bordeaux-Mussidan en 2 étapes, Bordeaux-Eymet, 4 de Bordeaux-Royan 1952, Villefranche de Lonchat 1954, La Réole, Périgueux 1955, Barsac 1956. Durant sa carrière il porta les couleurs des clubs suivants : cyclo club Castellón 1941 à 1945, club militaire des Baléares 1946 à 1948, Racing club Mussidanais 1949 à 1957, il fut équipé par : Rochet 1949, Royal-Fabric 1950 à 1952, Tendil 1953, France-Sport 1956 à 1957. Après le cyclisme il sera ouvrier maçon dans le bâtiment, pour finir conducteur de travaux dans une grosse entreprise. Solide comme un roc il pratiquait encore le vélo une heure par jour jusqu’à l’âge vénérable de 92 ans. Il est décédé des suites d’un avc. Angelo a traversé les courants d’air de la gloire régionale, il se promènera encore longtemps dans les chemins des souvenirs cyclistes du Limousin. On te salut l’ancien.

Gérard Descoubès

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