Le p’tit Bodin est mort
Le p’tit Bodin est mort Ce pétillant coursier charentais, né le 23 novembre 1943 à Château d’Oléron, reste un des fleurons de notre cyclisme national. Professionnel de 1965 à 1970, tout en respectant son statut de coéquipier intègre à R. Poulidor, il réussit malgré toutes ses servitudes, à tirer parti de ses rares moments de […]
Le p’tit Bodin est mort
Ce pétillant coursier charentais, né le 23 novembre 1943 à Château d’Oléron, reste un des fleurons de notre cyclisme national. Professionnel de 1965 à 1970, tout en respectant son statut de coéquipier intègre à R. Poulidor, il réussit malgré toutes ses servitudes, à tirer parti de ses rares moments de liberté, pour cueillir quelques belles victoires dans la reine des catégories. Labellisé par toutes les Charentes « Le p’tit Bodin » (1,68 m pour 63 kg) il possédait au fond de son mental, ce brin d’ambition personnelle, qui fait toute la différence entre un coureur reconnu et un anonyme. D’allure tonique sur son vélo, il était un excellent rouleur vif au sprint, dans le peloton et auprès du public il passait pour un coureur ‘’champagne’’. Sa carrière pro (1965 à 1970 inclus) sera associée à celle de son voisin P. Beuffeuil avec qui il s’entendait comme larrons en foire. Durant ses deux dernières saisons en amateur (1963-1964) passées au club parisien de Fontenay sous-bois sportif, il côtoiera le niveau international, disputant : le Tour du Maroc (6e), Paris-Ezy (5e), Paris La Ferté Bernard (5e), Paris-Vailly (9e), la Route de France (30e). Comme professionnel il disputera 4 Tours de France 33e en 1965, abandon 16e étape en 1966, 59e en 1968, 62e en 1969. Il retirera néanmoins de très belles satisfactions de cette époque, telle, cette fameuse classique nationale ‘’les boucles de la Seine’’ où pour s’imposer, grâce à son légendaire sens de la course, il file sous le nez des redoutables sprinters P. Lemetayer et Dédé Darrigade. Des échecs le marquèrent, comme cette 7e place dans l’Amstel Gold Race où il arrive pour la gagne, ou ce Paris-Nice 1968 qu’il pouvait remporter si, il n’avait pas été livré à lui-même, dans son équipe fantôme ’’Frimatic Degribaldy’’. A Nice, il ne s’était trouvé que R. Wolfshohl et F. Bracke pour le devancer, alors que suivaient derrière lui, J. Janssen, L. Aimar, J. Anquetil et R. Poulidor. Tout ça pour démontrer que le ‘’p’tit Bodin’’, se trouvait nanti d’une grosse pointure. Par la suite, il se laissera aller à une certaine facilité, en privilégiant les grands criteriums pros bien rémunérés où il excellait. Quand il met un terme à sa carrière cycliste fin 1970, il reprendra à son compte, son métier d’ostréiculteur. L’on pouvait le rencontrer à son étal, le dimanche matin dans les villages de Chalais ou Coutras. Remballant la panoplie de sa belle jeunesse, après deux années de retraite cycliste, il reprendra tout en discrétion, une licence en 1973. Il a encore de Beaux restes, il retrouve la victoire à La Pointe du Chapus et fait 3 à Dun le Palestel, ce furent ses dernières apparitions sur un vélo. En manque de réelle motivation, il n’insistera pas au-delà de ce retour. Au fond Jean Louis, ne s’est peut-être jamais délivré, des rêves volés. Durant sa carrière, mis à part ses 2 saisons Parisiennes, Jean Louis ne connut qu’un seul club la pédale cycliste Oléronaise. Il porta les couleurs Peugeot et Merlin Huret en amateur, Mercier (1965 à 1967), Frimatic Degribaldy (1968 à 1970) en Professionnel. Ses plus grands succès sont : Champion du Poitou sur route amateur en 1962, 1e des GP de : Fontenay sous-bois, St. Georges de Didonne en 1963, Puteaux, Corme l’Ecluse en 1964, Auzance et Allassac en 1965, Boucles de la Seine et Lagorce Laguirande en 1966, Boucles du bas Limousin en 1967, Valence sur Baise 1968, Callac et Bothsorel en 1969. Il décrocha 15 victoires chez les Pros et d’innombrables, places d’honneurs derrière les plus grands de l’époque. Alors qu’il vient, de tirer sa révérence dans l’anonymat, il nous laisse le souvenir ému, d’un pétillant coursier champagne, qui sans le vouloir à fait sonner l’heure des larmes.
Gérard Descoubès
PS : Voir Palmarès complet sur le Tome 2 de « Patrimoine Cycliste du Grand Sud-Ouest »
mauget gérard
beaucoup de tristesse pour jean louis nous avons été souvent en sélection pour le poitou charente dans les années 1960 _ 1965 de très beau souvenir
LE BORGNE PIERRE YVES
Bel hommage GERARD Quand sors tu le tome 3 ? cordialement