A la découverte de Alexis Guérin un girondin chez les marseillais
Rencontre avec Alexis Guérin signée Gérard Descoubès….
Né le 6 juin 1992 à Libourne, il débute en 2007 à l’U. S. Rauzan, en 2011 il devient champion d’Aquitaine des espoirs sur route, sous les couleurs du C. C. Marmandais. A partir de 2012 le regretté Dominique Arnaud l’enrôle dans son groupe ‘’ Entente Sud Gascogne’’, où il va réaliser une saison pleine. Il commence en s’imposant sur un terrain hostile, en plein cœur du Pays Basque espagnol, dans la classique d’Alsasua. Personne ne peut lui résister dans la 2e étape de la course internationale de la ronde de l’Isard ainsi que dans la seconde journée du Tour du Val Saintonge. De belles places d’honneur enrichissent son palmarès, 2 du championnat de France chrono espoirs, 3 du chrono des Nations les Herbiers Vendée espoirs. En 2013 il s’impose sans coup férir, dans l’étape chrono du Tour de Mareuil et Verteillac, puis il fait deux du Tour des Landes et une nouvelle fois trois du chrono des Nations Les Herbiers Vendée espoirs. À la suite de ces bons résultats, dès le mois d’août M. Madiot le prend stagiaire pro à La Française des Jeux. Engagé sur le Tour du Gévaudan, une présence de tous les instants sur les secteurs montagneux, lui octroyait le grand prix de la montagne. Malgré ce bon résultat, il ne sera pas conservé à La Française des jeux pour 2014. Mais l’œil de fouine de Patrick Lefevere veille, ce dernier lui fait signer un contrat pro de deux ans chez Etixx, l’équipe réserve de la Etixx-Quick-Step. En 2014 il va réaliser un grand numéro de soliste, dans la 4e étape du Tour de Vysocina (Tchécoslovaquie), ce qui lui permet d’inscrire son nom au palmarès de l’épreuve. Il réitère un exploit en république Tchèque en 2015, où il enlève la 3e étape du Tour ‘’Okolo Jiznich Cech’’ (ex-Tour de Bohème) en faisant tout sauter il s’installe en tête du général pour s’envoler vers la victoire finale, succédant à F. Sénéchal vainqueur en 2013. Aux yeux de P. Lefevère ce n’est pas suffisant, il ne le prend pas dans son équipe élite. Sans contrat il redescend amateur, après deux ans de purgatoire, le coureur des girondins de Bordeaux, est contacté par le groupe professionnel Delko Marseille Provence, qui lui fait signer un contrat de 2 ans. Architecte de son propre destin cycliste, le voilà revenu flâner dans les pas des légendes, où le merveilleux peut survenir à tout moment. En cette fin de saison, il vient d’étonner les médias dans les courses italiennes, par sa bravoure et sa volonté de faire plier les vedettes.
Ce garçon sympathique a répondu à quelques questions :
– ça te fait quoi de courir contre le gotha du cyclisme ? ‘’c’est motivant, mais pour moi ce sont des mecs comme nous, le seul plus, alors que tout le monde est à bloc, eux ils peuvent encore attaquer pour jouer la gagne, nous pas’’.
– Comment expliques-tu que ton début de saison fut transparent ? ‘’c’est simple, comme on me l’avait demandé, j’ai roulé pour l’équipe, puis il y a deux mois le D. S. est venu me dire ceci : avec les bouts droits que tu mets, tu as un beau moteur alors je veux que cette fin de saison tu fasses ta course, voilà pourquoi j’ai fait de belles places’’.
– Que penses-tu de ton année 2019 ? ‘’Je reste mitigé, j’ai surtout failli perdre un petit doigt à une main et j’ai échoué dans cinq courses en étant rejoint chaque fois plus ou moins au km’’.
– Quel est ton meilleurs souvenir ? ‘’J’en ai deux, dans le GP. Pantani (il fait 8e), alors que V. Nibali mène grand train pour revenir sur les échappés, je débouche sous son nez à 20 km du terme et rentre seul sur les fugueurs, je flingue aussitôt, mais je suis repris à 500 mètres de la ligne. L’autre, c’est le Tour de Croatie, dans la grande étape de montagne, on se retrouve à huit devant, dont Yates qui allait glaner le général. Spontanément on s’est entendu avec Rolland pour se relayer au cas ou quelqu’un essaierait de s’échapper. Nous tenions à ce que les huit arrivent ensemble, pour conserver nos places respectives au général et c’est ce qui s’est passé, pour moi 6e au final à 1’09’’ de Yates c’était une belle satisfaction’’.
À la suite de ces jolies prestations, alors que son avenir chez les pros, n’est encore pas déterminé, souhaitons à Alexis, qu’il sache forcer son destin. Parfois pour trouver la route du succès, il suffit juste de pousser avec la manière, la porte de ses rêves.
Gérard Descoubès
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