Nico Portal quitte le peloton
Gérard Descoubès évoque la carrière de Nicolas Portal ….
Né le 23 avril 1979 à Auch, il vient de décéder chez lui en Andorre, foudroyé d’un infarctus face à son ordinateur. Il avait débuté par le VTT en 1994 à l’U.V. Auch, à partir de 1996 il va faire ses premières apparitions sur route. En 1997 il réalise des résultats intéressants : 3 de la route de Dali à Figueras, 8 de Montauban-Mas Grenier, 10 à St. Romain le Noble, 1998 le voit s’imposer dans le contre la montre du test espoir du Tour des coteaux d’Albret à le Saumont, ce qui lui permet de remporter le général. Il quitte son club de l’U.V. Auch et signe au club de la mutualité de la haute Garonne, en cette année 1999 il triomphe avec brio dans la ronde du Soulor-Aubisque. Il arrive au S. C. de Blagnac en entrant au Pôle de Wasquehal en 2000, solide rouleur et bon grimpeur il va continuer tout en douceur son ascension vers la gloire, il gagne la seconde étape du Tour du Rouergue (3 de la 1e étape), se classe deuxième du général, il prend la 3e place du Trophée des trois régions. Pour son ultime année d’amateur en 2001, il devient champion des Pyrénées espoirs sur route, enlève sa 2e ronde du Soulor-Aubisque après s’être octroyé 2 étapes : la 1e, un chrono par équipe avec Blagnac et la 3e en montagne (2e de la 2e), il ajoute les victoires : du GP Champion à Vic Bigorre, la ronde des Pins à Mont de Marsan (2 Rheimerr), et Biran. Dès aout 2001 V. Lavenu le prend stagiaire pro, il signera son contrat définitif en janvier 2002. C’est chez AG2R où il va rester 4 années, qu’il décroche sa seule et unique victoire chez les pros la 3e étape (St. Etienne-Aubagne) du Dauphiné libéré où il termine seul en costaud. Il signe à La Caisse d’Epargne qui a pour leader A. Valverde en 2006, c’est en fin de saison 2008 qu’il ressent les prémices de ses anomalies cardiaques. En 2009 le milieu médical lui refuse le droit de courir, des examens approfondis dans le centre hospitalier de Rennes, l’autorisent à nouveau à courir en fin de saison, après six mois de repos complet. Pas conservé à la Caisse d’Epargne il trouve une place à la Sky. C’est le tournant de sa carrière, sans résultat, la trentaine juste dépassée il préfère tirer un trait sur sa carrière. Dave Brailsford grand patron de la Sky ne le laisse pas tomber, il l’enrôle dans le staff de l’équipe, où très vite il deviendra le seul maitre à bord de la voiture directoriale. Une énorme compréhension de la compétition, capable de prendre rapidement des décisions au plus chaud de la course, une simplicité accompagnée d’un sourire ravageur, allait en faire le must des directeurs sportifs. Par l’intermédiaire de ses coureurs il allait ramener 6 maillots jaunes à Paris : 2013, 2015, 2016, 2017, avec C. Froome, 2018 avec G. Thomas, 2019 avec E. Bernal. Durant sa carrière pro Nico prit le départ de 7 grands Tours, tous terminés : France : 82e en 2003, 72e en 2004, 88e en 2005, 100e en 2006, 57e en 2007, 66e en 2008, Vuelta : 84e en 2002. Il devait également accéder à de jolis places d’honneurs : 16e de Paris-Roubaix, 18e du Dauphiné, 3e du championnat de France chrono en 2003 (5e en 2004), 9 du Tour du Limousin 2004, 51e de Paris-Nice, 72e du Dauphiné en 2005, 36e de paris-Nice, 36e de Paris-Roubaix, 20e de Paris-Bruxelles, 8e des 4 jours de Dunkerque en 2006, 13e de Paris-Camembert 2007, 73e du Tour de Romandie, 66e du Dauphiné 2010. L’horrible ‘’Camarde’’, voleuse de vies, est venue tout en violence, briser le conte de fée de ce ‘’Roméo’’ d’un cyclisme des temps modernes. Ce phare lumineux, hier encore bien présent, aujourd’hui parti illuminer d’autres ailleurs étoilés. Il nous laisse un souvenir flamboyant, qui ne s’éteindra jamais tout à fait. Adieu Nico.
Gérard Descoubès
tintin
son accent chantant du sud ouest pour ses analyses et commentaires des courses vont nous manquer , ainsi que Nico … RIP champion …
stephane castellano
Merci Monsieur Descoubes,
Que ces paroles font du bien, vous avez dit tout haut ce que beaucoup de gens ignore à propos de Nicolas, nous venons de perdre une belle personne.
Bien à vous
Patanchon Jean Pierre
Très bel hommage Gérard et oh combien mérité , tellement triste cette disparition d’un Monsieur du vélo .toutes nos condoléances a sa famille et ses proches RIP Nicolas