Bernard Labourdette, le bon Saint Bernard n’est plus

Bernard Labourdette n’est plus …

Bernard Labourdette, le bon Saint Bernard n’est plus

   Bernard possédait ce supplément d’âme qui décuple la spontanéité du cœur. Dévoué à ses leaders pour eux, il restait capable de rouler très longtemps dans la haute montagne, jusqu’au paroxysme de ses forces. Il fut poignardé dans le dos par l’un de ceux qu’il vénérait le plus pour qui il s’était sacrifié le plus et pour qui il avait le plus d’attachement. Bernard n’avait qu’une devise, se faire mal, toujours, sans cesse, afin de goûter au bonheur d’une grande victoire, par son leader interposé.  Longtemps considéré dans les pelotons, comme l’homme de confiance de Luis Ocana, il s’est toujours beaucoup dépensé pour lui. N’hésitant pas dans ces  moments là, à faire table rase de ses propres ambitions. Néanmoins, lorsqu’on lui laissait les coudés franches, il n’écartait jamais la possibilité d’une action personnelle. Comment oublier ce 14 juillet 1971, ne pas se rappeler cette silhouette désossée, sortie des ténèbres sous un orage dantesque, qui allait décrocher la 16e étape  du Tour de France 1971. A l’arrivée à Gourette (pratiquement devant sa porte)  les suivants portaient les noms de :  E. Merckx 2e, L. Van Impe 3e et J. Zoetemelk 4e qui n’avaient rien pu faire pour boucher le trou 1’30” et l’empêcher de vaincre. Ce remarquable coursier était passé pro chez Mercier en 1969, pour épauler R. Poulidor, Après deux ans de collaboration avec Poupou, il rejoignait L. Ocana chez Bic où il œuvrera sans compter pour ce dernier. A la disparition de Bic en 1975, abandonné par son ”ami” Luis, il se retrouve dans l’équipe Portugaise Sporting Sottomayor, pour son ultime saison en 1976 il trouvera refuge chez Jobo-Wolber. Reclassé amateur hors catégorie en 1977 il coupera vingt six lignes d’arrivées en vainqueur, il persistera deux années supplémentaires sans trop de passion, avant de raccrocher son vélo au clou. Embauché à l’usine d’aviation civile, il deviendra le spécialiste du montage des trains d’atterrissage. Bien que sa carrière nous laisse un fort goût d’inachevé chez les pros, nous retiendrons ses plus belles performances : 1e de la 2e étape du Tour de la Rioja 1970, 1e de la 3e étape du GP d’Eibar, de la 3e étape du Dauphiné, de la 16e étape du Tour en 1971, 1e de l’Étoile des Espoirs 1972, ses plus belles places d’honneur : 2e du Tour de Catalogne 1971 (3e en 1970), 4e du Tour de Cantabrie 1973, 15e du Tour de Lombardie 1971, 12e du Dauphiné 1973. Il disputa 8 Tours de France, 25e en 1969, 33e en 1970, 8e en 1971, abandon 13e étape (chute) en 1972, 21e en 1973, 20e en 1974, abandon 11e étape (poignet cassé) en 1975, 41e  en 1976. Il disputa également 4 Vuelta, abandon (16e étape) en 1970, 17e en 1971, 10e en 1972, 14e en 1973. Bernard était né le 13 août 1946 à Lurbe St. Christau (65) où il est décédé ce 20 juillet 2022, après s’être battu contre la maladie pendant dix longues années. Il avait débuté en 1962 et réalisé sa dernière année en 1980, il fut licencié aux clubs de : F. C. Oloron 1962 à 1973, C. C. Labatut 1974 à 1976 et le S. A. Bidos 1977 à 1980. Bernard n’est plus, mais il a laissé derrière lui une belle traînée lumineuse dans les pelotons, que ses proches et les aficionados du cyclisme n’oublieront pas.

Gérard Descoubès

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