Valentin s’est envolé
Valentin s’est envolé Ce bon grimpeur au punch redoutable, spécialiste des circuits aux cotes à fort pourcentage, où pouvait s’extérioriser sa giclette nerveuse. Individualiste notoire et chronique, il avait le bon chic pour se mettre tout le peloton à dos. En 1958 alors qu’il se trouve pratiquement au sommet de son art, il est écarté […]
Valentin s’est envolé
Ce bon grimpeur au punch redoutable, spécialiste des circuits aux cotes à fort pourcentage, où pouvait s’extérioriser sa giclette nerveuse. Individualiste notoire et chronique, il avait le bon chic pour se mettre tout le peloton à dos. En 1958 alors qu’il se trouve pratiquement au sommet de son art, il est écarté du Tour de France, à la suite du véto lancé contre lui, par les directeurs sportifs des équipes, pour qu’il ne soit pas sélectionné. Bête noire de l’équipe de France, jalousé et peu apprécié jusqu’au sein de sa propre équipe, Valentin n’a jamais évolué dans un climat favorable à son plein épanouissement. Il lui aura donc fallu une belle dose de classe, pour réussir à se bâtir un palmarès, qui a certainement dû faire saliver ses adversaires, l’heure de la retraite venue. Pour Valentin rien ne fut facile, sur le vélo il n’a jamais fait de cadeaux à personne, le retour fut largement à la hauteur, mais une chose est sure, il peut être fier de ses victoires car il ne les doit qu’à lui-même. Valentin avait débuté en 1951 et raccroché en mars 1964 après la saison de cyclo-cross, il fut pro de 1954 à 1962 inclus. Il porta les couleurs de : Tendil 1951 et 1952, Terrot 1953 à 1955, Rochet 1956, Mercier B.P. 1957 à 1964. Il fut coureur dans les clubs de : U.S. Bergeracoise 1951 à 1952, C.C. Bergeracois 1953, C.C. Périgueux 1954 à 1960, 1961 à 1962 Girondins de Bordeaux, 1963 à 1964 C.C. Périgueux. Ses plus grandes victoires sont : ses 2 titres de champion de France en 1957 et 1958, Paris-Limoges 1954, le Midi-Libre en 1960, 3 fois le grand prix de Cenon 1954, 1955, 1959, etc… Il a participé à 6 Tours de France : 1954 abandon 13e étape, 1955 abandon 2e étape, 1956 62e, 1957 abandon 12e étape, 1959 48e, 1961 39e. Il savait comme personne, préparer les championnats, en plus de ses 2 titres, il s’est aussi classé dans ces épreuves : 8 en 1956, 4 en 1960, 7 en 1961, et 6 du mondial de 1958. Il était né le 1e Mai 1929 à Creyssensac-Pissot il est décédé le 21 novembre dernier chez lui à Manzac sur Vern. Valentin vient de s’échapper pour la dernière fois, aujourd’hui, reste son nom à jamais gravé, dans le marbre de la belle histoire du cyclisme.
Anecdotes : Lors de son premier titre national remporté à Châteaulin en 1957 une polémique était née. Echappé avec M. Rohrbach, ce dernier lui avait lancé son fameux «je veux bien continuer à rouler avec toi mais il faut que je gagne » Valentin avait répondu « O.K.». Dans la dernière bosse à trois bornes du but, Huot oubliait son accompagnateur en route, pour franchir la ligne d’arrivée avec dix-huit secondes d’avance. Rohrbach criant au scandale, Valentin s’expliquera en ces termes «je ne lui ai jamais promis la victoire, j’ai juste voulu lui faire comprendre, que s’il continuait à rouler et qu’il soit plus fort il gagnerait forcément ». Bonjour l’ambiguïté, mais en y réfléchissant mieux notre très rusé Valentin se trouvait dans le vrai.
Dans le Tour de France 1956 Valentin a fait jeu égal dans la montagne (il est passé en tête au sommet des cols de l’Izoard, Montgenèvre et l’Aubisque) avec C. Gaul et F. Bahamontès. Il se retrouve troisième au classement du meilleur grimpeur, à quelques points du Luxembourgeois et de l’Espagnol. Dans les bosses des dernières étapes, lui le puncheur, pense avec juste raison, qu’il va aisément gommer les points qui le séparent de la première place. Eh bien non !! il restera troisième, ses remerciements pourront se diriger, vers les sprinters de l’équipe de France les Forestier, Bauvin et compagnie, qui avaient disputé tous les points en haut des bosses, pour protéger la place de leader de Gaul.
Gerard Descoubès
bernard huot
Très bien écrit Monsieur Gérard Descoubès