Ultime échappée pour Jésus Aranzabal Ojangur
Ex équipier de Luis Ocana, Jésus Aranzabal s’en est allé….
Ultime échappée pour Jésus Aranzabal Ojangur
Celui qui fut un équipier dévoué au grand Luis Ocana, vient de le rejoindre dans le monde des étoiles, ce 27 septembre 2023 à Vergara (où il était né le 25 décembre 1939). Ce basque authentique de la province du Guipuzcoa où il a toujours vécu (Vergara) où ses parents exploitaient une ferme. Très jeune, il eut une prédilection pour le cyclisme. D’ abord employé d’usine , l’idée de courir s’ancra peu à peu dans son esprit. Dès ses débuts en 1958, il a la chance d’être conseillé par Pedro Machain, l’un des grands animateurs du cyclisme ibérique, qui deviendra par la suite le Directeur Sportif de l’équipe professionnelle Fagor. Ses trois premières années de compétitions furent laborieuses, pas le moindre résultat, nanti d’une énorme volonté, il insista malgré tout. Il en fut enfin récompensé en décrochant le titre du Guipuzcoa sur route, ce titre sera le déclic pour ce robuste garçon d’allure arrondie sur sa machine , timide ou plutôt son petit côté sauvage , faisait qu’il s’étonnait toujours que l’ on puisse s’intéresser à lui.Ce solide rouleur de caisse, sera sélectionné deux fois pour représenter l’Espagne dans les cents kilomètres chrono par équipes , à Brescia en 1962 et à Renaix en 1963. Pour son ultime saison en amateur en 1965, il viendra faire les beaux jours de l’Union Cycliste d’Anglet sous les commandes d’Henri Labadie. Le moins que l’on puisse dire, fut, qu’il n’était pas venu faire du tourisme, puisqu’il s’imposa à treize reprises sur les routes du Sud Ouest : La Roche sur Yon, Chantonnay, Meyrals, Tarnos, Arthez de Béarn, St. Julien en Born, Ruffec, Aire sur Adour, Noguères, Sauveterre de Béarn etc. Ce coursier vaillant, spécialiste d’échappées folles, pas souvent récompensées, liera son sort durant sa période Française, au jeune et prometteur Luis Ocana. Ce dernier appréciera tellement le garçon, qu’il lui fit effectuer toute sa carrière pro à ses côtés. Coutumier de monumentales fugues solitaires, pour ne pas avoir dérogé chez les pros à ses habitudes prises en amateur, il remportera sa première course dans la reine des catégories, le Tour d’Andalousie 1966 en s’échappant dans la troisième étape, reléguant ses adversaires à plusieurs minutes pour s’imposer au général. Passé professionnel en 1966 il le restera jusqu’en 1972. Il a porté les couleurs de : Fagor 1966 à 1969 et de Bic 1970 à 1972. Ses plus belles victoires sont, Le Tour de la Bidassoa 1963, le championnat d’Espagne des 100 km chrono avec le Guipuzcoa 1963 et 1969, la 2e étape du Tour d’Avila 1966, 1e de la 3e étape du Tour de Mallorca 1968, 1e de la 5e étape du Tour du Pays Basque 1970, 1e des 4e et 6e étapes du Tour du Portugal 1971, 1e de la 17e étape (A) du Tour d’Espagne 1972. Il a disputé 3 Tours de France 1966 (48e), 1967 (58e), 1972 (56e), et 5 vuelta 1967 (58e), 1968 (33e), 1970 (abandon 19e étape), 1971 (33e), 1972 (42e). Après avoir raccroché son vélo, plus personne ne le revit dans le cyclisme. Il reviendra , dans son repaire d’aigles à Vergara, pour ouvrir un débit de boissons boîte de nuits des plus sélect le »Maxime ».
Gérard Descoubès
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